On associe souvent le monde du travail à celui de la rationalité et de la maîtrise de soi. Il est courant d’entendre dire que les émotions n’ont pas leur place au bureau, qu’elles font partie de la sphère privée et qu’un bon “professionnel” doit savoir les cacher.
Mais est-ce vraiment la meilleure approche ?
En effet, même si elles ne sont pas ou ne peuvent pas être exprimées, nos émotions ont une influence sur notre bien-être et sur la qualité des relations que nous tissons avec collègues et managers.
Dans quelle mesure cacher ses émotions peut nuire à la qualité de notre travail ? Comment s’autoriser à être soi-même tout en se préservant et en trouvant le juste équilibre ?
Quelques éléments de réponse dans le premier article de notre série “émotions fortes.
Le travail n’est pas seulement une question de tâches à accomplir chaque jour. C'est aussi et surtout une suite d’interactions infiniment complexes entre des individus dont les personnalités et parfois les objectifs ou les intérêts divergent.
Les émotions, la joie, la peur, le stress, la crainte, l’orgueil… font partie intégrante de la vie professionnelle et ne disparaissent pas quand nous franchissons la porte du bureau.
En réalité, nos émotions peuvent avoir un impact significatif sur notre productivité et notre bien-être au travail. Les émotions nous fournissent des informations importantes sur nous-mêmes et sur notre environnement, et elles peuvent être dans certains cas des moteurs de motivation et de créativité.
La plupart d’entre nous vivent avec ce préjugé tenace : il faut cacher ses émotions, les enfouir profondément quand on est au bureau. Nous sommes un peu comme le petit garçon qui revient de l’école avec un genou écorché et à qui l’on dit : “ Mais arrête donc de pleurer !”
🥴 Nous craignons souvent d'être perçus comme faibles ou vulnérables si nous montrons nos émotions. Cette croyance est renforcée par l'idée que la maîtrise de soi et l'objectivité sont des caractéristiques essentielles d'un professionnel accompli.
De plus, les normes culturelles peuvent également influencer notre comportement émotionnel au travail. Au Japon par exemple, celui qui montre ses émotions au travail est considéré comme faible et peu digne de confiance.
28% des collaborateurs doivent parfois mentir au travail, ce qui est un facteur de stress (Infographie « Conflits de valeurs, exigences émotionnelles et risques psychosociaux », Dares 2019)
Cacher ses émotions au travail peut avoir des conséquences néfastes sur notre bien-être et notre efficacité. La suppression constante des émotions peut entraîner un stress accru, un épuisement professionnel et des problèmes de santé mentale.
On pense au burn-out par exemple qui survient notamment quand un salarié fait des efforts surhumains pour cacher ses émotions afin de répondre à une attente sociale forte, réelle ou supposée.
De plus, cela peut nuire à la communication et à la collaboration avec nos collègues, en créant des barrières et en entravant la résolution de problèmes. En effet, mettre de côté l’aspect émotionnel d’une situation c’est ne pas la saisir dans son entièreté.
Comme l’écrit Aurélie Jeant et dans son ouvrage "Les émotions au travail" : “ Le comportement désaffectivé autorise alors des décisions dont le but est le profit, faisant fi de la dimension humaine pour faciliter, par exemple, le fait de « se séparer » d’une partie du personnel ».
L’enjeu n’est pas donc de cacher ses émotions, mais d’apprendre à les gérer et à les utiliser à bon escient dans le cadre de sa vie professionnelle
La gestion des émotions au travail est une compétence fondamentale pour réussir professionnellement. En développant des mécanismes sains pour faire face au stress et aux émotions intenses, nous pouvons mieux relever les défis du travail.
👍 Lorsque vous êtes confronté à une situation stressante, il est important de vous connaître suffisamment pour identifier vos émotions. Prenez du recul avant de les exprimer afin de le faire de manière constructive. Par exemple, si vous êtes stressé parce que votre collègue ne vous fournit pas les informations nécessaires pour boucler un appel d'offres, éviter d’exploser de colère et de lui hurler dessus en le blâmant.
→ Au lieu de cela, communiquez calmement sur ce que vous ressentez pour désamorcer la situation en utilisant des phrases telles que "Je ressens du stress parce que cet appel d'offres est crucial pour moi. Serait-il possible d'obtenir ces informations rapidement ?" Certains appellent cela la communication non violente, je préfère utiliser le mot “savoir-vivre”.
→ Notre conseil c’est de toujours exprimer vos émotions calmement, en utilisant la première personne ("je") et en évitant de rejeter la faute sur les autres. Demandez clairement ce dont vous avez besoin pour résoudre la situation. C'est ainsi que vous pourrez mieux gérer votre stress et vos émotions au travail. Souvenez-vous également de chercher du soutien, que ce soit auprès de vos collègues, de votre hiérarchie ou de professionnels, lorsque cela est nécessaire.
La gestion des émotions au travail nécessite de trouver un équilibre entre l'expression émotionnelle et le professionnalisme.
→ Il est important de respecter les normes et attentes propres à chaque environnement professionnel, tout en préservant notre bien-être émotionnel.
→ Il est également essentiel d'établir des limites personnelles afin de ne pas laisser nos émotions nous submerger ou compromettre notre efficacité.
👍 Pour être entendu et compris, il est crucial d'atténuer nos émotions lorsqu'elles deviennent trop intenses et de les exprimer de manière appropriée. La maîtrise des relations humaines est une composante clé de l'intelligence émotionnelle, aux côtés de la conscience de soi, du contrôle de soi, de la motivation et de l'empathie.
👍 Dissimuler ses émotions est donc une attente irréaliste qui peut entraîner des conséquences néfastes, tant sur le plan individuel que collectif.
👍 Soyez attentif à vos réactions émotionnelles dans différentes situations et essayez de comprendre les pensées et les comportements qui y sont associés. Pour améliorer votre intelligence émotionnelle, vous pouvez également lire des livres sur le sujet, suivre des formations ou des ateliers, et pratiquer des techniques de régulation émotionnelle, telles que la respiration profonde et la méditation.
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