Que dire à son CEO quand on le croise dans l'ascenseur ?

C’est un jeudi matin comme les autres. Il est 8 h 30, vous êtes seul dans l’ascenseur, un gobelet de café à la main. Mais, à mi-parcours de cette paisible ascension qui, comme tous les jeudis matin, vous emmène au neuvième étage, la machine marque un arrêt, les portes s’ouvrent et vous vous retrouvez nez à nez avec votre CEO.

Vous ne l’aviez jamais rencontré « en vrai », jamais côtoyé de si près. Il faut dire que votre entreprise compte plus de 450 salariés. Vos mains deviennent moites, vous serrez un peu plus fort le gobelet de café pour ne pas le laisser tomber.

Que faire ? Comment se comporter ? Que dire ? Est-ce à vous d’engager la conversation ? Devez-vous le laisser tranquille au risque de passer pour un introverti ?

À part balbutier un timide « bonjour » en détournant le regard, trop impressionné que vous êtes à l’idée de partager ce moment d’intimité forcé avec le big boss, vous n’en avez pas la moindre idée du comportement à adopter.

Heureusement, vous avez lu cet article et vous vous en sortirez avec les honneurs, dans une situation pas si facile qu’il n’y paraît.

Agir ou ne pas agir ?

Telle est la question. Tout CEO qu’il est, votre interlocuteur peut lui aussi être surpris par cette rencontre fortuite. Il est peut-être perdu dans ses pensées, il attend un coup de fil ou un message important.

Cette rencontre est certes une opportunité en or pour que l’on se souvienne (enfin) de vous, mais vous devez avant tout savoir garder vos distances. Forcez-vous à marquer un temps d’arrêt et à observer. S’il est occupé, laissez-le tranquille. S’il répond au téléphone et que la conversation semble revêtir un caractère confidentiel, peut-être devriez-vous descendre au prochain étage.

Si vous le pouvez, établissez un contact visuel et montrez que vous êtes respectueusement conscient de sa présence et de son statut, mais sinon, restez discret. Votre tour viendra !

Dites quelque chose… de pertinent

Si la situation semble propice à un “small talk", mesurez chacune de vos paroles et n’abordez pas de sujets triviaux comme le temps qu’il fait ou le claquage à la cuisse de Kevin de Bruyne en Ligue des Champions. Ne lui demandez même pas s’il a passé un bon week-end.

Vous devez aller droit au but et lui apporter de l’information, quelque chose qu’il ne sait peut-être pas du fait de sa position, mais qui a de l'importance pour l'activité de l’entreprise. Vous devez essayer de laisser une forte impression en lui apportant de la valeur.

Donnez du contexte et présentez-vous

S’il s’agit d’une grande entreprise, remettez votre interlocuteur en contexte et présentez-vous.

« Bonjour, je suis Amélie du service IT, je travaille dans l’équipe de déploiement de l’outil XYZ qui devrait vous permettre de prendre de meilleures décisions stratégiques d’ici la fin du trimestre. Cela fait deux ans que j’ai rejoint l’entreprise et ce nouveau projet me plaît beaucoup ; Philippe B. est vraiment un manager que j’apprécie. »

Vous donnez ainsi à votre big boss la possibilité de mettre un nom sur votre visage et de se souvenir de vous en vous associant à un projet qui a de la valeur pour votre entreprise. N’en faites pas trop non plus. Les CEO ont un radar très développé pour détecter les encenseurs hypocrites.

Partagez une de vos réussites

Si le courant passe bien, ou si c’est la seconde fois que vous vous retrouvez dans cette situation, vous pouvez en profiter pour évoquer un accomplissement au sein de votre équipe. Par exemple, comment vous (et votre équipe) avez réussi à conserver ce client important qui représente tout de même 20 % de votre chiffre d’affaires après d’interminables négociations.

Encore une fois, ne vous contentez pas de raconter une histoire, mais d'apporter des précisions qui peuvent être utiles à votre CEO et à votre équipe. Par exemple : « Si nous avions eu accès à cette base de données (payante) sur l’avenir des semi-conducteurs, nous aurions pu mieux anticiper le besoin du client et lui faire une proposition plus précise du premier coup. Maintenant, nous savons que la data est le nerf de la guerre pour rester leader du marché. »

Flatter son ego

En général, personne ne refuse un compliment. Vous pouvez par exemple le congratuler sur sa dernière intervention lors du séminaire de rentrée ou sur le rachat stratégique que votre entreprise vient de réaliser et dont il a sûrement été l’acteur principal. Et si les résultats du troisième trimestre ont été fantastiques, félicitez-en-vous ensemble ; après tout, vous travaillez dans la même entreprise !

Et après ?

Si vous êtes parvenu à engager une conversation avec votre interlocuteur, un follow-up est envisageable. Pourquoi ne pas lui envoyer un article issu d’un blog spécialisé sur le sujet que vous avez abordé ensemble ? Vous pourriez même l’inviter à effectuer une courte intervention auprès de votre équipe. L'important est de continuer à construire ce début de relation, du moins si vous en avez envie.

Et rappelez-vous que ces techniques d’approche ne sont pas uniquement réservées aux CEO dans les ascenseurs. Il peut s’agir d’une rencontre fortuite dans un couloir ou devant la machine à café, dans votre entreprise, mais aussi lors d’un rendez-vous client, par exemple. Il faut être capable, en quelques secondes, de sentir si le moment est opportun et d’aller droit au but pour obtenir de l’information ou sortir du lot et marquer les esprits.

Ceux qui se font remarquer sont ceux qui sont promus ! Ceux qui osent faire le premier pas sont ceux qui réussissent.

Et maintenant, c’est à vous de jouer !