IT Engineering Manager : révéler ses talents de leader

Le besoin de recruter un Engineering Manager dans une entreprise se fait sentir lorsqu'un projet IT prend de l'ampleur au point de ne pas pouvoir être géré par une seule personne.

L'organisation tech principalement composée de développeurs et de programmeurs se structure alors en plusieurs équipes gérant chacune un produit, une fonctionnalité ou un projet. L'Engineering Manager prend alors sous son aile une des équipes et en devient le manager, reportant souvent au CTO (Chief Technical Officer).

Rôle de chef d'orchestre parfois mal compris, le métier de Engineering Manager est un poste exposé mais aussi une des voies royales pour entamer ou poursuivre une carrière de management dans l'IT.

Quelles sont les missions principales d'un Engineering Manager et pourquoi les entreprises le considèrent-elles comme un élément clé du succès d'un projet IT ?

Manager avant tout !

Souvent diplômé d'une école d'ingénieur ou d'une école d'informatique reconnue, l'Engineering Manager fait certes bon usage des ses connaissances techniques et de ses talents de développeur ou de programmeur, mais il est surtout attendu sur sa capacité à diriger une équipe.

Vision :Engineering Manager constitue en général la première courroie de transmission au sein d'une équipe de développement numérique ou de R&D. Sa responsabilité principale est d’assurer la cohérence du travail des équipes (souvent appelée « squad ») avec le projet et la vision de l'entreprise.

Delivery: Responsable d'une équipe pluridisciplinaire de 5 à 10 personnes, il guide les actions des développeurs, product managers et product designers vers l'atteinte des objectifs de delivery sur lesquels il s'est engagé en amont avec sa direction ou le CTO.

Humain:L'Engineering Manager est aussi celui qui fait grossir son équipe en nombre et en maturité. Il gère les embauches et la carrière de ses équipiers en interne et assure leur montée en compétences à l'aide de formations continues, par exemple.

Coder ou ne pas coder ?

C’est la grande question ! Dans certaines entreprises, l’Engineering Manager ne code plus du tout. Il s'appuie sur un tech-lead ou un lead-dev pour déléguer sa responsabilité technique et se focaliser sur la dimension stratégique du projet et la gestion de l'humain.

En revanche, c’est dans le cas d’équipes restreintes (dans une start-up, par exemple) ou en devenir que l’on trouve le plus d’Engineering Managers “hands-on”, c’est-à-dire ceux qui mettent les mains dans le code pour rester au plus près des problématiques du produit.

Dans tous les cas, l'Engineering Manager doit maîtriser la totalité de la stack technique de son équipe pour ne pas perdre en crédibilité, se donner les moyens de nourrir la réflexion sur l'architecture d’un projet et devenir le partenaire privilégié de l’équipe produit pour la faisabilité technique ou le prototypage.

Quels rapports hiérarchiques ?

L'Engineering Manager peut être comparé au commandant d'un navire au sein d'une petite armada. En fonction de la taille de l'équipe technique, son responsable peut être le CTO ou le VP Director of Engineering. Sous ses ordres directs viennent ensuite les software developers.

En parallèle, il communique de manière fréquente avec les autres Engineering Managers (les commandants des autres navires) pour garantir la synchronisation du travail des équipes. Un dialogue étroit avec les Product Managers et Product Owners est également recommandé pour étoffer sa vision technique du produit à délivrer.

Soft skills

Attention ! Si vous êtes de nature introvertie ou que les responsabilités vous effraient, ce poste n'est pas du tout fait pour vous.La soft skill la plus importante d'un Engineering Manager est sa bonne capacité à communiquer, à l'oral comme à l'écrit.

En effet, une journée typique est composée d'un grand nombre de réunions. L’Engineering Manager doit également rédiger bon nombre de notes de synthèse et de recommandations stratégiques à l’attention de sa direction.

Il lui faut également révéler sa nature de meneur très rapidement pour asseoir sa légitimité dans ce rôle très «exposé » au contact de nombreux interlocuteurs techniques.

Devoir rendre des comptes de manière très régulière à sa hiérarchie peut également être la source d’un stress nouveau qui peut être mal vécu par certains anciens développeurs qui avaient l’habitude de livrer leurs codes sans trop se mettre la pression.

Formation et évolution

La plupart des recruteurs et des entreprises ne vont pas tant s'attacher à une formation académique précise mais davantage aux expériences passées. Le métier d'Engineering Manager est un poste souvent qualifié de « senior » dans une carrière technique ; il s'agit donc souvent d'un deuxième voire troisième emploi occupé dans le secteur IT. Avoir managé une petite équipe ou coordonné un projet peut rassurer un recruteur.

L'évolution logique de ce type de poste pour un Engineering Manager qui arrive à maturité est un rôle de VP of Engineering ou de Director of Engineering qui lui permettra de prendre encore plus de hauteur sur les projets, voire de façonner la vision R&D de son entreprise.

Et la rémunération ?

Pour un poste d’Engineering Manager, les salaires oscillent aux alentours de 65 000 € annuels pour les profils les plus juniors, c'est-à-dire avec 4 ou 5 ans d’expérience professionnelle. Les rémunérations maximales pour ce type de poste atteignent les 100 000 € annuels en fonction de l'expérience ou des services rendus.

Etes-vous taillé(e) pour l'aventure ?

Le rôle d'Engineering Manager est peut être une réponse à l'éternel dilemme entre poursuivre une carrière technique dans le secteur IT (+ lien vers l'article Betuned) ou s'orienter vers des postes à forte teneur en management qui demandent d'abandonner le code mais qui assurent une progression salariale intéressante.

Les qualités exigées par le poste d'Engineering Manager et la possibilité de rester « proche du code » en font un rôle de choix pour les profils seniors passionnés qui ne veulent pas renoncer à leur premier amour et qui se sentent l’âme d’un leader.

Ce poste s'adresse en définitive à des profils techniques capables de développer des compétences managériales et une forte résistance à la pression, conditions sine qua non pour s'épanouir dans ce rôle de « facilitateur », comme il est souvent décrit par les recruteurs.